Chamois

Carte identité de l’animal

Le chamois est un élégant ongulé de montagne, très agile sur les versants escarpés. Le mâle et la femelle possèdent des fines cornes. Chez les chamois, la femelle est appelée chèvre, le mâle bouc et le petit chevreau. La femelle pèse entre 20 et 35 kg alors que le mâle pèse entre 30 et 45 kg. 

Cet herbivore peut vivre jusqu’à 25 ans et à des hauteurs vertigineuses : jusqu’à 3700 m d’altitude dans les Alpes. Les habitants des Alpes ne dépassent généralement pas les 7 ans. Pour vivre dans des conditons si extrêmes, le chamois possède un pelage à 3 niveaux, des jambes à ressort, un sang environ 4 fois plus riche en globules rouges que l’être humain, un coeur surdimensionné et des chaussures hors-pair.

Très longtemps, le chamois des Alpes a vécu dans un certain équilibre avec ses prédateurs, loups, lynx et aigles. Puis la chasse pratiquée par nos ancêtres le fait disparaître de Provence, du Jura, du Massif central, des Vosges… Durant la seconde moitié du XIXe et au début du XXe siècle, l’usage des armes à feu provoque finalement une chute dramatique des effectifs alpins. Plus méfiant que le bouquetin, le chamois résiste en faible effectif sur les sommets les plus escarpés. Mais il aurait frôlé la disparition totale en France dans les années 1930.   

Heureusement, après la Seconde Guerre mondiale, un élan d’introductions, de réintroductions et de programmes de renforcement des populations rescapées permet la reconstitution de ses effectifs tout comme de son aire de répartition historique. 

Actuellement, on estime à environ 500 000 le nombre de Rupicapra rupicapra (son nom latin) dans les Alpes et les massifs avoisinants, dont 90 000 en Suisse, 80 000 en France et pas moins de 180 000 en Autriche. Réjouissant retour en force pour ce superbe animal.

Son rythme au fil des saisons / mois


Plutôt sédentaires, les femelles se déplacent moins et sont fidèles à leurs lieux de prédilection d’une année à l’autre. Elles vivent toute l’année en hardes, ce qui facilite la protection des cabris. Les jeunes mâles et les boucs, eux, sont plus mobiles et avalent davantage de kilomètres. Ils ne s’intéressent aux chèvres suitées par leurs chevreaux qu’à la période du rut entre fin octobre et début décembre. A cette époque d’intense excitation hormonale, les hardes peuvent comporter des dizaines d’ongulés. Puis mâles et femelles se séparent à nouveau.

Les naissances ont lieu entre début mai et mi-juin, soit vingt-trois semaines environ après l’accouplement. A ce moment-là, la chèvre s’éloigne de la harde à la recherche d’un endroit aussi inaccessible et discret que possible. Une heure plus tard, le chevreau est déjà capable de suivre sa génitrice sur le terrain. Si l’aigle ne capture pas le jeune lors de l’une de ses redoutables chasses en rase-mottes, mère et petit passeront une année entière ensemble.

Le cycle de vie du chamois est rythmé par les saisons. Le réchauffement climatique vient chambouler ce rythme. Prenons l’exemple du printemps, période essentielle pour les femelles qui doivent consommer une nourriture de qualité en quantité. Qui dit printemps précoce, dit floraison précoce. Et les plantes perdent rapidement en qualité nutritive après la floraison. 

Quant aux canicules, elles se ressentent jusqu’aux plus hautes altitudes. A priori, le chamois est moins bien adapté au trop chaud qu’au trop froid. Mais il y a aussi des points positifs. Ainsi, un déneigement précoce réduit les risques de mortalité liés à l’hiver, en particulier pour les jeunes individus.

Son habitat


Symbole galvaudé des sommets immaculés, le chamois est pourtant très forestier. Il s’étend de plus en plus sur le Plateau suisse. Le cliché qui associe le chamois à la haute montagne est trompeur. Certes, ce gracieux ongulé fréquente falaises, pierriers et pelouses alpines au-delà de 3 000 m d’altitude, mais il vit encore plus volontiers – quoique plus discrètement – à l’ombre des forêts. Autrefois, on le trouvait même jusqu’en plaine, pour autant que les massifs forestiers comportaient des falaises ou des gorges abruptes. Autrement dit, des refuges où ce roi de la grimpe peut se mettre à l’abri des prédateurs. 

En montagne, les individus qu’on peut observer à une saison sur les crêtes ne sont pas forcément les mêmes qu’on retrouve quelques mois plus tard entre sapins et hêtres. Plusieurs études avec émetteurs GPS montrent que beaucoup de chamois se spécialisent. Les uns vivent toute l’année plutôt en milieu ouvert tandis que les autres sont clairement forestiers avec une alimentation et des habitudes différentes.

Son super-pouvoir


Il possède des chaussures hors-pair ! Son pied multifonction lui permet de déambuler facilement sur les surfaces les plus inégales et les pentes les plus raides, grâce à ses :

- Coussinets antidérapants au talon qui renforcent l’adhérence comme un chausson d’escalade 
- Sabots aux rebords très tranchants qui fonctionnent comme des carres de ski : ils ancrent l’animal au sol dans les dévers ou sur la glace 
- Voûte plantaire concave qui colle le pied à la paroi rocheur par effet ventouse 
- Membrane entre les deux doigts du sabot qui fonctionne comme une raquette à neige 

Tout cela lui permet d’atteindre des vitesses jusqu’à 50 km/h sur des terrains très en pente, et remplis de rochers !

Contenu multimédia


Si vous voulez être sûr de savoir différencier le chamois du bouquetin lors de vos randonnées, nous vous conseillons cette vidéo explicative, publiée par la Salamandre.

Et si vous voulez apprendre de nouvelles choses sur le chamois et visionner de magnifiques images, suivez Julien Perrot dans sa Minute Nature hebdomadaire.


Activités


Pas besoin d'aller en montagne pour trouver des chamois : ils adorent les falaises, et ce n'est pas ça qui manque autour de Fribourg (falaises de la Sarine à Fribourg, Hauterive, Rossens...). Je vous conseille quelques spots où vous avez beaucoup de chance de les apercevoir, en début ou en fin de journée :

1. Depuis le Pont de Pérolles, côté Marly, regardez dans le champ en contrebas  !

2. Quand vous montez vers Charmey, ils sont presque toujours au bord de la route, vers la droite, dans le champ entre le Lac de Montsalvens et la route.

3. Entre Pont-la-Ville et le barrage de Rossens, ils sont également souvent aperçus dans le champ, en lisière de forêt.

Mais soyez discrets et discrètes, ne les approchez tout de même pas trop, ils gaspilleraient inutilement de l'énergie à vous fuir !

Recherche